TDAH et Comorbidités : La Complexité du Diagnostic

Le Trouble du Déficit de l’Attention avec ou sans Hyperactivité (TDAH) est un trouble neurodéveloppemental qui affecte l’attention, l’impulsivité et l’activité motrice. Son diagnostic est souvent complexe en raison de la présence fréquente d’autres troubles associés, appelés comorbidités.

De nombreux enfants souffrant de TDAH présentent également des troubles du spectre de l’autisme (TSA), des troubles anxieux, des troubles des apprentissages ou encore des troubles du sommeil, ce qui peut compliquer l’identification et la prise en charge de leurs difficultés. Dans cet article, nous explorons les défis du diagnostic du TDAH et les solutions pour mieux accompagner ces enfants.

Pourquoi le diagnostic du TDAH est-il si complexe ?

Le diagnostic du TDAH repose sur l’évaluation des symptômes d’inattention, d’hyperactivité et d’impulsivité. Toutefois, plusieurs facteurs rendent ce processus difficile :

1. Des symptômes communs avec d’autres troubles : Le TDAH partage des caractéristiques avec le trouble du spectre de l’autisme (TSA), les troubles anxieux et les troubles oppositionnels avec provocation (TOP), rendant leur distinction délicate.

2. Des comorbidités fréquentes : Près de 70 % des enfants atteints de TDAH présentent au moins un autre trouble, ce qui peut masquer ou amplifier certains symptômes

3. Une variabilité des manifestations : Chaque enfant est unique, et les symptômes du TDAH peuvent se présenter différemment selon l’environnement, l’âge et le niveau de soutien reçu.

   
   

   Ce qui explique que parcours diagnostic est souvent long et complexe.

   L'accès aux spécialistes (neuropsychologues, pédopsychiatres, neuropédiatres) est souvent difficile, avec des délais d’attente pouvant aller jusqu’à plusieurs mois, voire années.

   C'est très souvent le parcours du combattant pour les parents qui se retrouvent dans une véritable errance thérapeutique et se trouvent désespérés de ne pas trouver de solution pour aider leur enfant.

Quels sont les troubles souvent associés au TDAH ?

1. Le trouble du spectre de l’autisme (TSA) : Certains enfants atteints de TDAH présentent également des caractéristiques du TSA, notamment des difficultés dans les interactions sociales et une rigidité comportementale.

2. Les troubles anxieux : Le stress, l’anxiété de performance ou l’anxiété généralisée sont courants chez les enfants avec TDAH, rendant leur concentration encore plus difficile.

3. Les troubles spécifiques des apprentissages (dyslexie, dyscalculie, dysorthographie) : Les difficultés scolaires peuvent être liées à un trouble spécifique et non uniquement à un manque d’attention.

4. Les troubles du sommeil : Insomnies, difficultés d’endormissement ou réveils nocturnes peuvent aggraver l’impulsivité et le déficit d’attention.

5. Le trouble oppositionnel avec provocation (TOP) : Certains enfants présentent des comportements de défiance et de colère qui compliquent la gestion du quotidien.

   
   

   

   D'après la Haute Autorité de Santé

Y a-t-il une solution ?

La Haute Autorité de Santé préconise une prise en charge collaborative entre le médecin de 1er recours et le médecin spécialiste du trouble.

Le médecin de 1er recours (comme votre généraliste) engage une démarche diagnostique, initie une prise en charge et oriente si nécessaire l'enfant vers un spécialiste du trouble (avec une véritable compétence dans le TDAH) : pédopsychiatre, psychiatre, pédiatre, neuropédiatre, neurologue.

Une observation approfondie : Noter les comportements à la maison et à l’école peut aider les professionnels à mieux cerner les difficultés spécifiques.

Des tests neuropsychologiques : Ils permettent d’évaluer les fonctions cognitives, la mémoire de travail et la gestion des émotions. Mais les questions sur le quotidien de l’enfant restent essentielles. Le psychologue ne peut pas poser de diagnostique. Seul le médecin, au vu des bilans et des échanges avec les parents et l'enfants établira le diagnostique.

Aujourd'hui, il est très difficile d'avoir une place dans les hôpitaux, institutions spécialisées qui font établissent les diagnostics. En région parisienne, nous avons parfois jusqu'à 2 ans d'attente ! Du coup, les parents se "rabattent" sur les professionnels en libéral avec des prix de consultation élevés !

Vers une meilleure prise en charge

Une fois le diagnostic posé, il est essentiel de mettre en place un accompagnement adapté, reposant sur une démarche collaborative :

1. Des stratégies éducatives et pédagogiques personnalisées à l’école.

2. Un accompagnement thérapeutique (TCC, orthophonie, psychomotricité). Je ne peux que rajouter la sophrologie ou-/et l'hypnose, même si aucune étude, à ce jour, en prouve les bienfaits, c'est empirique, l'expérience que le montre.

3. Un soutien parental pour mieux comprendre et gérer les comportements de l’enfant, le programme d’entrainement aux habiletés parentales Barkley

4. Parfois, un traitement médicamenteux peut être envisagé en complément d’un suivi global, et doit venir après les autres techniques

Conclusion

Le diagnostic du TDAH est un véritable défi en raison de la complexité des troubles associés. Une approche globale, impliquant différents professionnels et une écoute attentive des parents, est essentielle pour offrir à chaque enfant l’accompagnement dont il a besoin.

Je préconise de ne pas attendre que le diagnostic soit posé pour commencer une prise en charge et aider l'enfant qui est en souffrance.

Si vous êtes concerné par cette problématique, n’hésitez pas à partager votre témoignage et vos expériences en commentaire.